Censure de la loi Duplomb: "La France choisit de ne pas respecter les agriculteurs", déplore la FNSEA

Le Conseil constitutionnel a retoqué, jeudi 7 août, la mesure la plus emblématique de la loi Duplomb, adoptée à l'Assemblée nationale le 8 juillet: l'acétamipride ne sera pas réintroduit en France.
Les Sages ont estimé que la réintroduction de ce néonicotinoïde était contraire à la charte de l'environnement et a relevé le fait qu'elle n'était pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concernait aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.

Une décision incompréhensible pour Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves et vice-président de la FNSEA. "La France a fait le choix de sous-traiter l'agriculture et de ne pas respecter les agriculteurs. C'est ça le sentiment de toutes les filières concernées par cette interdiction", a-t-il dit sur RMC, ce vendredi 8 août.
Pour lui, l'interdiction de l'acétamipride va avoir un effet encore plus négatif. "On a fait le choix de sous-traiter l'alimentation à d'autres pays comme le Brésil, l'Inde, la Thaïlande [...] On va importer des produits alimentaires qui vont se retrouver dans nos assiettes avec des molécules phytosanitaires qui sont interdites depuis 30 ans dans l'Union européenne."
D'ailleurs, il assure que si l'acétamipride avait été autorisé, alors "il n'y aurait pas eu de risque pour la santé" ni pour la biodiversité. Il précise: "Je le répète: le consommateur français n'aurait jamais été en contact avec l'acétamipride."
En revanche, il dénonce "une grande campagne de désinformation" et souligne que de l'acétamipride est présent dans "100 produits en vente libre" comme des "produits anti-puces ou anti-mouches".
Ce qui inquiète particulièrement Franck Sander c'est qu'il n'y a "pas d'alternative connue à l'acétamipride", malgré des recherches poussées depuis 15 ans. En attendant, pour lui, "l'agriculture française est la plus sûre au monde".
RMC